Le cabanon appartient
au patrimoine marseillais. Il naît et se développe
à partir du XIXe siècle, lorsque la ville grandit
et connaît une grande prospérité
économique.
Si, dans les
dictionnaires provençaux, le mot cabanon
figure au titre de diminutif de cabane, il ne peut dans la vie
réelle être réduit à une
définition qui en ferait une simple cabane &.
servant d'abri ou de remise pour les outils, une petite maison
occupée de façon épisodique pour les
travaux des champs, la chasse, la pêche.
Le
cabanon est plus que cela, il est un
témoignage primordial du goût pour la
villégiature que partagent toutes les classes sociales.
Fruit d'une implantation anarchique sur les collines, mais surtout dans
les calanques,
le cabanon est
une construction modeste, de plain-pied, grande comme «un
mouchoir de poche», comme le dit si bien le refrain d'une
célèbre chanson marseillaise de l
'entre-deux-guerres.
Les familles populaires s'y réunissent le dimanche et
pendant les mois d'été : le cabanon est
le lieu où s'opère la rupture avec le temps de la
vie active, il est loin du monde, il dégage un art de vivre
fait de nonchalance, de simplicité, de bonne humeur et
d'amour de la nature.
Si aujourd'hui, beaucoup de ces cabanons ont
disparu, le mythe demeure et avec lui cet art de vivre si sympathique,
particulier au terroir marseillais. On se vante même, dans
certains milieux plus bourgeois, d'avoir son cabanon
(qui est en fait, la plupart du temps, loué) ou au pire,
« d'aller au
cabanon
» d'un ami le dimanche.